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 Accueil > Event-related > Archives > FSA Quito 2004

[ en es fr ]

FSA Rapport : Steph

(Date: 27 octobre 2004)

Note : version écourtée.

Intentions de départ

Début avril 2004 : conseil international du FSM, à Passegnano sul Trasimeno, Italie. Phumi nous demande de participer au Forum social des Amériques (nous = LJ, SM, SP, Andrea G étant déjà parti alors). Problème : nous sommes déjà submergés de boulot, le FSM s’annonce alors comme un gros enjeu et nous n’avons aucune coordination locale en Amérique Latine pour envisager sereinement un tel événement.

Les infos sur le FSA sont aussi pauvres que pour n’importe quel autre forum social et on y ajoute l’enjeu très important de travailler sur les langues indigènes, dont le Quechua, annoncée comme langue officielle, ce qui correspond à l’un des buts de babels , à savoir, la promotion de la diversité linguistique et culturelle. Le tout, en trois mois de temps. Nous (Laurent J, Silvia P, Stéphanie M) ne donnons alors pas de réponse définitive, on décide d’en discuter dans le réseau d’abord et de voir qui serait prêt à s’investir dans l’aventure pour répondre positivement ou non.

A peu près un mois plus tard, suite au rapport sur la réunion du Conseil international et sur la demande d’intervention de babels à Quito, nous décidons de relever le défi quand même. Nous avions trois objectifs : contribuer à faire émerger des coordinations locales autonomes en Amérique Latine, « former » des coordinateurs locaux et faire un « galop d’essai » avant le Forum social mondial de Porto Alegre en janvier 2005. Soit, une contradiction dans les termes dès le départ : entre le peu de temps dont on disposait pour transmettre l’info et l’expérience et encourager l’autonomie des nouveaux coordinateurs et l’impératif de couvrir le forum.

La situation de départ était que le FSA faisait confiance à babels pour gérer le budget octroyé, dans le cadre d’un « cooperative agreement », forme courante d’accord politique entre associations dans le cadre d’un forum social.

Description/chronologie de la préparation du forum

Laurent J nous a communiqué toutes les informations dont il disposait, et les noms d’interprètes qui seraient éventuellement intéressés par la tâche de coordinateur. Parmi les noms des personnes à contacter, se trouvait celui de Hemant, sur lequel nous nous sommes instinctivement reposés pour tout ce qui concernait la « partie technique ».

Au cours d’un chat entre Silvia, Leda et Stéphanie, nous donc avons défini les grandes tâches, en nous appuyant aussi sur le document d’Isabel. A ce stade-là, aucun collègue latino-américain n’était présent. Ils se sont donc greffés sur les groupes de travail que nous avions définis de manière à ce que tout le monde apprenne quelque chose, guidés, encore une fois, par le souci d’assurer le passage d’info.

Fin mai. L’appel à interprètes est enfin écrit et traduit dans toutes les langues. On demande aux organisateurs de le diffuser à tous les participants du FSA et de le publier sur le site web : ceci permet d’atteindre tous les réseaux militants et de trouver des interprètes en Amérique Latine plutôt qu’ailleurs. L’appel ne sera malheureusement pas diffusé selon les canaux demandés et le texte publié sur le site web ne correspond pas à ce que nous avons suggéré.

Ensuite, nous avons retrouvé les infos concernant le FSE 2003, sur le budget et sur les besoins définis à l’époque et écrit un document double à Phumi : political statement + liste des besoins. Nous avons cherché à obtenir les infos sur les langues des débats, sur le nombre de débats traduits en tout et sur le nombre maximal de débats traduits au même moment avec la définition des langues traduites. Cette information permet de savoir combien de personne on recrute par langue et combien sont nécessaires pour la durée totale du forum. Elle permet d’équilibrer les provenances géographiques, les niveaux, etc... Malheureusement, c’est une information dont nous n’avons disposé que fort tardivement.

Juin. Travailler par email sans se connaître est très difficile. Les divergences sont exacerbées, les méthodes de travail non comprises. Départ de Silvia et Giulia, suite à une mésentente sur le processus de sélection et sur le Quechua. Isa trouve du travail pour l’été et annonce qu’elle ne pourra pas être sur place pour le forum. Nous nous retrouvons alors sans personne pour assurer la planification des cabines, soit : l’emploi du temps de chaque interprète jour par jour et pour tout le forum. Nous décidons donc que Bettina, Monica et Isabel iront à Quito pour tenter d’obtenir les informations qui nous manquaient, régler les derniers problèmes matériels ; Isa était censée enseigner la planification à Bettina et Monica.

Au même moment, nous avons recherché auprès de l’Association pour le développement de babels , les termes de l’accord politique selon lequel babels a géré le budget qui lui a été octroyé, pour pouvoir répondre à la demande pressante de Phumi sur le « cooperative agreement ». Malheureusement, nous avons beaucoup tardé à obtenir, comprendre, adapter et présenter cette information aux organisateurs du FSA.

Tout ceci a pesé sur le cadre de la rencontre à Quito : suite à cette rencontre, la situation a changé : nous avons compris que le FSA voulait gérer le budget tout seul, faute d’information suffisante de la part de babels sur le « cooperative agreement ». Ce qui, sur l’instant, semblait être une solution politiquement non viable, mais intéressante du point de vue pratique. Erreur : ceci s’est révélé être un sacré quiproquo à la longue, et fort préjudiciable pour tout le monde.

Bettina confirme qu’elle a trop de travail avec le FSM 2005 pour s’occuper en outre du FSA et se retire elle aussi de la coordination.

Juillet Début juillet, Bettina, Robert, Leda et Stéphanie se sont retrouvés à Bruxelles, pour une réunion internationale de Babels. Nous avons fait part de nos doutes aux membres de babels présents et discuté à fond de la situation. Nous étions désespérés de ne pas obtenir les informations nécessaires pour travailler correctement et ne pas faire perdre d’argent au forum et, donc, prêts à baisser les bras. Nous (les 4 coordi sur place) avons quand même décidé de participer au forum, en faisant savoir notre sentiment aux organisateurs du FSA : Nous prenons donc la décision de couvrir le forum, « no matter what », mais avec la conscience de porter la responsabilité d’emmener des gens travailler dans des conditions qui ne sont pas celles auxquelles ils sont habitués mais qui ne seront pas celles qu’on attendait non plus Et celle d’en avertir les interprètes, pour ne pas qu’ils soient surpris par le cadre de travail dans lequel ils se trouveront.

Ceci, ces décisions valaient à condition que les membres de l’équipe non présents (Isabel, Monica) les acceptent eux-aussi : ce qui ne fut pas le cas. Donc, au final : rien n’a été dit aux organisateurs du FSA avant d’arriver à Quito pour le forum lui-même. En revanche, un mail d’informations aux interprètes est quand même parti. Malheureusement, cette communication n’est pas suffisamment « maîtrisée » et le retour de bâton ne se fait pas attendre : au Brésil, des interprètes professionnels se mobilisent contre Babels. Il est très difficile de faire comprendre ce qu’est un forum social, le cadre de travail dans lequel nous sommes amenés à travailler par écrit.

Tout le mois de juillet fut ensuite consacré à recruter les derniers interprètes - et ce, jusqu’au jour-même de l’ouverture du forum à Quito.

Passage de Hemant par Paris le 15 juillet ( ?). Hemant a reçu fort tardivement la confirmation de sa venue, le nombre d’équipements conçus s’en ressent. Son transport, également : impossible d’envoyer le matériel par mer, il lui faut le porter avec lui par avion mais il est limité en poids. Il n’apporte que 22 équipements avec lui. Sa collègue Michelle est censée suivre avec les 8 équipements restants. 22 équipements couvrent 11 salles, ce qui est moins que le nombre de débats à traduire en même temps par matinée. Le nombre d’interprètes recrutés pour certaines langues est trop grand par rapport à la capacité technique d’équipements des salles. Arrivé le... Hemant a très peu de temps pour équiper toutes les salles requises.

Bilan

1. Babels-Nomad

Nous avions conclu un accord pour couvrir un maximum de 13 débats au même moment. Les équipements prévus et emmenés sur place ne permettaient d’équiper que 11 salles. Et pour finir, seuls les équipement de 8 salles ont réellement fonctionné. Or, nous avions recruté pour couvrir 13 débats.

Nous nous sommes entièrement reposés sur Hemant pour prendre en charge le système de transmission du son. Sur place, nous avons constaté un certain nombre de problèmes concrets qui empêchent les interprètes de faire leur travail : manque de micro, de câble audio, manque de coordination entre tous les acteurs impliqués, manque de techniciens volontaires, impossibilité de faire du relais faute de matériel qui fonctionne. Les conditions dans lesquelles Hemant a travaillé ne sont pas optimales : l’accès aux salles était limité, la coordination avec tous les acteurs impliqués dans le système de transmission audio pas bonne, Hemant était tout seul pour installer, expliquer et parer à toutes les urgences, ce n’est pas réaliste d’autant qu’il ne maîtrisait ni la langue ni la ville dans lesquelles le forum s’est déroulé. Trois interprètes lui ont prêté main-forte mais c’était pendant le forum, donc, quand il courait partout pour tenter de trouver des solutions. Il n’y avait pas de « plan B » en cas de faillite du système.

Cette situation a engendré une énorme frustration de la part des interprètes, venus accomplir un geste militant et faire un travail dans le respect de leur éthique professionnelle, qu’ils n’ont pas pu mener à bien. On atteint très vite les limites de la consécutive : impossible avec plusieurs langues ; et du chuchotage : ses effets en sont limités dans de grands espaces.

2. A éviter absolument :

Préparer un événement de l’envergure du FSA ne se fait pas à distance. Il faut du monde « de babels » sur place. Ne plus accepter de préparer un événement sans personne de confiance sur place. >> Surtout pour tout ce qui concerne les questions de logiqtique, d’hébergement, de bouffe, de transports et de coordination technique pour la mise en place des cabines, la vente de postes de radio à bas prix et... Pour le recrutement de volontaires sur place il est indispensable d’avoir des « évaluateurs » capables d’intégrer les nouveaux arrivants, comme interprètes ou comme assitants techniques de toute nature. La planification peut éventuellement être réalisée par un petit groupe qui inclut une personne éloignée géographiquement du lieu du forum. (Claire)

Ne plus dépendre d’un budget qu’on ne maîtrise pas.

Le/la coordi qui joue les « chefs d’orchestre » doit maîtriser la langue du pays dans lequel le forum social a lieu.

3. Les choses à améliorer

 « éducation des intervenants à l’interprétation » : peu d’intervenants se rendent vraiment compte du rôle joué par les interprètes dans la bonne transmission de leur message, et encore moins de la responsabilité qu’ils ont eux-mêmes dans cette transmission.

 Lexiques, récupération des discours, etc... à approfondir. L’intention était de récupérer les textes des interventions et de distribuer les discours et les lexiques par mail avant le forum, comme ce fut le cas pour l’Assemblée des femmes en novembre 2003 à Paris (seul exemple de réussite à ce jour !). Raté ! Le travail en amont de sensibilisation au respect de la diversité linguistique, des organisateurs et des intervenants est indispensable. Comment se débrouiller pour avoir suffisamment à l’avance les thèmes de toutes les conférences ,la trame des discours et la langue des orateurs programmés ?
Je crois qu’il faut les emmerder, leur répéter jusqu’à plus soif que nous ne sommes ni prestataires de service ni magiciens ou devins. (Claire)

 le portugnol fait des ravages en AL et l’anglais de cuisine ailleurs, on a un mal fou à traduire la personne qui s’exprime dans un idiome qu’elle ne maîtrise pas. Mais il faut trouver un moyen d’expliquer calmement l’intervention de Babels, sans heurter les intervenants.

 Travail des chefs de salle : à mieux expliquer et organiser : prévoir davantage de téléphones portables , s’assurer d’une permanence assez fournie dans la salle babels pour pouvoir jouer efficacement aux pompiers de service. (Peut-être que des interprètes qui ont déjà l’expérience des forums peuvent jouer ce rôle de coordination). Meilleure coordination entre responsables de salle et « techniciens » de Nomad , trouver un langage commun. (Claire)

 Multiplier les rencontres physiques entre les co-équipiers s’impose, au vu des nombreux malentendus qui naissent à travers les emails. Mieux : multiplier les rencontres physiques entre tous les acteurs qui seront amenés à collaborer sur le terrain pendant le forum.

 Promotion de la diversité linguistique : au vu des discussions ur les langues indigènes qui suivent ce forum, il est clair qu’il n’existe pas de vision partagée sur le sujet. La question mérite d’être creusée, parce qu’arrêtée pour le moment entre deux visions géographiquement et culturellement centrées.

 Urgences : il faut prévoir une somme d’argent en liquide, pour pallier aux urgences : certains des interprètes étaient dans une situation critique, comptant sur un remboursement immédiat qui a tardé à venir. Nous n’y avions pas pensé et on ne l’a découvert que lorsqu’ils étaient désespérés et en avaient marre de se nourrir de chips et de urne !

4. Résultats positifs :

 Début du travail sur la promotion des langues indigènes, en dépit du faux pas initial
 Excellente entente entre tout le monde
 L’accueil des interprètes par le forum a été chaleureux
 Naissance de nouvelles coordinations locales ? vraisemblablement, la coordi brésilienne va s’étoffer, les groupes de babelitos argentins, uruguyens, colombiens équatoriens et péruviens aussi. Il s’agit de relancer celles et ceux du cône sud pourles mobiliser en vue de Porto Alegre (Claire)

Conclusion personnelle (Stéph) : pour un premier forum, c’est plutôt pas mal ! Réussir à trouver une cinquantaine de personnes pour couvrir des besoins qu’on ne pouvait pas réellement estimer dans un environnement où babels est inconnu, les voir arriver en dépit du calvaire des billets, les entendre protester pour pouvoir travailler, etc... chapeau bas à l’équipe de coordinateurs, qui ne se connaissaient pas et n’ont jamais pu se rencontrer avant l’événement, chapeau bas aux organisateurs du FSA qui ont un peu de mal à appréhender le fonctionnement babels mais se sont montrés disponibles, no matter what, et chapeau bas aux interprètes, qui ont quand même su garder le sourire !

Ceci étant, je trouve que nous manquons d’espace de réflexion pour tirer les enseignements d’une telle expérience. Or, c’est la mise en pratique, avec ses avantages et ses défauts, d’une pratique de la décision collective qui se construit au fur et à mesure des erreurs (nécessaires) que nous commettons. Pour ma part, la lassitude et l’énervement ne sont arrivés qu’une fois le forum achevé. Or, certains aspects du rôle de « chef d’orchestre » ou de « casque bleu » que j’ai pu jouer pendant ces 4 mois me laissent un goût amer et j’aurais souhaité pouvoir mener un débat sur les incohérences du mélange des genres entre, d’une part, l’activité de « conseil » induite par les explications, la transmission d’info et d’expérience et d’autre part, ce qui s’apparente plus à la fonction de « chef de projet », amené à trancher pour que le projet puisse avancer. Le premier permet l’autonomie. Le second la limite. Mais les impératifs de ce forum-ci nous ont contraint à faire les deux en même temps ! (à mon avis).

 
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