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Rapport Babels Assemblée préparatoire de Monastir, juillet 2012

(Date: 14 septembre 2012)

Rapport Babels Assemblée préparatoire de Monastir, juillet 2012.

Introduction et contexte

Un message proposant le projet de l’Assemblée Préparatoire ainsi que le FSM de 2013 en Tunisie a été envoyé à la liste Babels en avril 2012. Il n’y a eu aucune opposition. Un groupe de coordination de plusieurs personnes s’est constitué en mai, avec comme principale coordinatrice Azza Chamkhi, qui est Tunisienne. Les différents mails dès le départ ont aussi évoqué l’accord de participer dans les réunions du CI, car il s’agit de bien préparer le FSM et soutenir les mouvements populaires récents du Printemps Arabe, les Indignados et Occupy Wall Street qui étaient massivement présents à Monastir. (c.f. mail Cathy Arnaud sur la liste Babels 17/05). La discussion menée au sein de Babels sur notre présence au sein du CI, il y a plusieurs mois n’ayant pas dégagée de consensus, nous restons présents avec ceux qui veulent bien continuer, une coordination de FSM impliquant forcément une double interaction avec le Comité d’Organisation local et le Comité International. Judith avait signalé ce désaccord interne au CI lors de la réunion de Dhaka.

Un appel à volontaires a donc été lancé, et une première formation à Tunis prévue en amont de l’Assemblée, car il est évident que le besoin majeur sera l’Arabe.

Compte tenu que 6 chantiers volontaires différents se tenaient plus ou moins en même temps en juillet, un grand nombre des habitués de Babels étaient déjà pris, ce qui est un des facteurs importants ayant contribué au fort taux de nouveaux de Babels présent dans le groupe sélectionné. Nous reviendrons à ces éléments plus tard dans ce rapport.

La formation

Un premier groupe de 8 personnes ont suivi une formation initialement prévue sur 6 jours, à raison de 4 heures/jours. Elle se déroulait dans les locaux de CADTM/RAID/ATTAC qui nous ont prêté gracieusement leur salle de réunion. Toutes les personnes ayant participé avaient un excellent niveau linguistique et ont beaucoup apprécié la formation. Une personne a abandonné car ce travail génère trop de stress, une autre a continué jusqu’à la fin, mais a décidé de ne pas continuer (elle est encore très jeune, et sera un jour une excellente interprète si elle choisit cette voie). Une autre personne a abandonné à cause de l’Agrégation, tout comme une qui nous a beaucoup aidé en cabine durant un séminaire préliminaire à la réunion du Conseil Africain, mais qui n’a pas pu venir à Monastir à cause de ses examens. Plusieurs de ces personnes avaient déjà un peu d’expérience de l’interprétation. Un seul n’avait pas un niveau suffisant pour passer en cabine, malgré quelques tentatives.

Nous avons eu la chance d’avoir bon nombre de personnes de différents pays qui étaient de passage dans les locaux et qui ont bien voulu contribuer à la formation en faisant des speeches. Nous avons réussi à travailler en utilisant les 3 langues.

L’organisation formation a du être modifiée (journées entières à la place de demi-journées), car il a fallu créer une équipe pour assurer l’interprétation pour le séminaire du Conseil Africain ainsi que la rencontre du Conseil Africain qui se sont déroulés en amont de l’Assemblée Préparatoire. Pour cela nous avons réussi à faire une équipe avec les 3 langues, arabe, anglais et français. Cela a permis aussi aux personnes en formation de passer à une expérience pratique.
Azza Chamki avait réussi à obtenir des fonds de la Fondation Ebert qui ont permis de couvrir tous les frais engendrés par la formation (hôtel et per diems etc. pour Judith).

Il sera nécessaire d’élargir cette expérience et de former des groupes plus importants avant le FSM de mars prochain (v dans les conclusions). Lors du CI nous avons discuté de la possibilité de décentraliser ces formations pour élargir les capacités d’interprètes dans d’autres pays arabophones, et à solliciter l’école d’interprétation au Maroc comme partenaire en mars prochain. Les régions identifiées sont l’Egypte (nous avons des relations fortes à travers Alice, et Mai Choucri de la Fondation Ebert se dit prête à nous aider, et l’Iraq, où Ismaël Dawood, membre du CI qui nous a aussi aidé en tant qu’interprète lors du CI est intéressé, compte tenu du Forum Iraqien prévu en 2013.

Hébergement à Monastir

L’Hôtel de l’Esplanade, où nous et tous les membres du Conseil Africain furent hébergés, et où les repas de midi de l’ensemble du Conseil International étaient prévus a posé de nombreux problèmes assez graves dès le départ. Certains furent de la responsabilité de l’hôtel, d’autres pas. Les répercussions de ces problèmes étaient assez importantes.

La première difficulté était l’accaparement des clés des chambres par une délégation d’un pays voisin, au détriment des chambres prévues pour les interprètes. Le personnel de l’hôtel n’a rien fait pour gérer cela. Le résultat était que plusieurs interprètes qui sont arrivés tard dans la soirée sont restés sans hébergement. Azza et quelques autres ont pu être hébergé dans la famille de Ouiem, mais d’autres comme Leila ont dû passer la nuit dans le salon de l’hôtel. Il est évident que les personnes n’ayant pas pu dormir n’ont pas pu interpréter le lendemain, ce qui posait problème, dans la mesure où cette journée était la plus chargée. Il faut souligner que cette situation ne relève en rien ni du CI ni du Comité d’organisation locale : il s’agit d’une seule personne qui avait pris les clés des chambres « pour ses collègues », et ceci à l’insu de nous tous… Il serait souhaitable que pour le FSM de mars 2013 que la coordination de Babels contrôle plus activement l’attribution des chambres.

La deuxième difficulté dans cet hôtel (pourtant bien situé, et avec vue sur mer…), fut celui du manque total d’hygiène. Les chambres étaient sales, et la nourriture préparée sans respecter les normes minimales d’hygiène. Un nombre impressionnant des interprètes et des délégués ont été malades. Et comme le personnel était en situation de précarité, ils n’étaient ni aidant ni enclins à faire des efforts. Il y a aussi eu un incident très grave d’acte de racisme envers un membre du Conseil Africain. Même si ces désagréments ne concernaient pas tous directement les membres de Babels, cela a eu une incidence sur certains d’entre nous et le bien-être au sein de l’équipe.

La dernière difficulté était celle du prise en charge des repas. Au départ, outre le per diems, nos repas de midi et du soir étaient pris en charge. À partir du troisième jour seulement les repas du matin et de midi l’étaient. Cela dit, les per diems permettait largement de manger correctement ailleurs, et compte tenu de la mauvaise qualité des repas servis à l’hôtel, il valait mieux manger ailleurs !

L’équipe

Les difficultés :

Notre sélection de l’équipe était basée sur la logique habituelle d’une équivalence en termes de nombres entre EN/FR/ES et AR. C’était une erreur, car le besoin pour l’espagnol était assez minime, avec un déficit en EN/FR. L’autre déficit était en ES/AR, car nous avions seulement deux personnes avec cette combinaison.

En termes de proportions de personnes recrutées, il y avait à peu près assez de personnes expérimentées par rapport aux débutants. Par contre il n’y avait pas suffisamment d’interprètes ayant une expérience significative de Babels pour assurer une culture d’équipe facile. C’est une chose qui risque de se répéter en mars prochain, compte tenu des besoins importants en interprètes ayant AR dans leur combinaison.

Des difficultés liées aux voyages ont aussi provoqué des tensions (personne dont les bagages ont été égarés avec aucune livraison possible à Monastir, vol de retour annulé avec stress tant qu’une alternative n’a pas été trouvée par l’agence de voyage…)

Compte tenu de l’embrouille en termes des chambres, des personnes souffrant d’intoxications alimentaires (dont Judith), et de la chaleur très extrême : une semaine entière entre 45 et 52 degrés), la coordination de l’équipe a beaucoup trop reposé sur les épaules d’Azza. Et il y avait trop à faire pour une personne, malgré son excellent travail. Par ailleurs beaucoup d’interprètes ont été incapacités par fatigue + problèmes intestinaux à un moment ou un autre.

La charge de travail était en principe assez raisonnable. Quelques personnes ont travaillé lors du séminaire en amont du Conseil Africain ainsi que durant les 2 jours de la réunion du Conseil Africain. Tout le monde devait travailler le jour des ateliers autogérés ; la journée de l’Assemblée du Maghreb ne nécessitait pas l’ensemble de l’équipe, et permettait de travailler soit le matin soit l’après-midi. Les 3 jours du Conseil International devaient se faire avec une équipe le matin et une l’après-midi, et les réunions annexes de l’Assemblée des mouvements sociaux et des syndicats le soir ne représentaient pas une charge trop lourde en principe.

La difficulté principale rencontrée par l’équipe vient du fait que Judith a demandé aux membres de l’équipe d’assurer le planning en autogestion. C’est un système qui logiquement aurait du/pu fonctionner (comme nous l’avions fait à Bamako, lors du FSM polycentrique). Malheureusement le système a fonctionné le premier jour, mais est devenu une source de conflit interne à l’équipe par la suite, car tout le monde n’a pas respecté la logique/discipline. Cela a mené à des personnes qui ont été obligées d’assurer dans des langues autres que celles dans lesquelles elles se sentaient confortables.

Le non-respect des horaires prévus (décisions de modifier le déroulement de la journée basée sur la chaleur extrême et obligation d’étaler les horaires de repas en deux sessions) ont également impacté les équipes et empêché les interprètes de tenir une réunion de ‘régulation’ et de discuter des dysfonctionnements comme prévu. (Si nous avions tenu une réunion tôt le matin cela aurait empêché les interprètes qui n’étaient pas prévus en cabine de dormir, le midi nous n’avions pas le temps, et le soir, les dernières réunions se sont terminées que vers 22h30…).

Les aspects positifs :

Nous avons été appréciés comme jamais au sein d’un forum. Applaudis même quand nous avons annoncé que nous allions fermer les micros à l’heure prévue, afin de nous réunir entre nous ! Nous avons réussi à nous faire apprécier et respecter.

Nous avons aussi réussi à faire comprendre que des décisions de modifier l’organisation de n’importe quelle journée (durée, horaires…), devaient se prendre en consultation avec les interprètes. C’est probablement une chose que nous allons devoir répéter au grand jamais, même si bon nombre de modérateurs ont effectivement déjà conscience de ce fait...

Le travail en équipe dans les cabines a, malgré tout les difficultés très bien fonctionné. Nous avions en moyenne 3 personnes par cabine, ce qui était très nécessaire, compte tenu que nous avions 4 langues et 3 cabines (français comme langue pivot). Nous avons réussi à faire comprendre aux modérateurs du CI que les participants devaient annoncer la langue dans laquelle ils allaient parler, et attendre que la bonne personne soit derrière le micro, car il fallait souvent changer de place, voir même de cabine pour assurer.

Outre les remerciements en fin de séance et les applaudissements, de très nombreuses personnes du Conseil International nous ont félicité, en disant que c’était qualitativement parmi les meilleures interprétations que Babels ait jamais assurée.

Malgré toutes les difficultés mentionnées (qui sont habituelles à un Forum), la vaste majorité des personnes se sont liées en amitié avec les autres et il y avait une excellente intégration entre les tunisien-nes et les personnes venues de l’étranger. Ouiem, qui est de Monastir a été exceptionnelle dans la manière de nous aider et guider, et Azza a été inlassable et nous a résolu de très nombreux problèmes.

Le fait d’avoir réussi à faire accepter l’arabe comme quatrième langue du CI lors de la réunion du CI à Dhaka a été déterminante, car le besoin de pouvoir s’exprimer en arabe a été très présent durant l’ensemble de l’Assemblée.

L’aide d’un membre du Conseil International iraqien en cabine a aussi été une preuve supplémentaire de la solidarité qui existe et de la bonne volonté.

Les changements dans le déroulement du Conseil International

Habituellement jusqu’à là, le CI se déroule sur 2 jours. La prise de parole était réservée aux organisations membres du CI. La première journée des trois jours du Conseil à Monsatir à été réservée à une discussion approfondie avec les nouveaux mouvements sociaux (Occuy Wall Street etc) sous forme de séminaire ouvert. La parole est restée ouverte durant l’ensemble des trois jours, ce qui a permis des échanges utiles à la construction préliminaire du FSM. Azza et Judith ont partagé les interventions concernant le feedback et les attentes de Babels.

Les équipements

Les équipements Alis de Dakar envoyés et prévus pour l’Assemblée Préparatoire étaient bloqués à l’aéroport de Tunis. Les membres du Comité d’organisation ont pris la décision de louer des cabines professionnelles à des prix solidaires pour équiper une salle, ce qui a permis de travailler dans des conditions plus ou moins correctes.

Par ailleurs, l’équipe de Nomad1 (Mohamed Jribi et ses collègues) ont mis en place des systèmes fabriqués de manière totalement spontanée, et à très bas coût, qui marchaient ensemble avec des radios. Étant donné qu’il n’y avait pas assez de casques infrarouges, une cabine marchait en système Nomad, les autres en système classique. Le technicien tunisien du système commercial ne voyait aucun problème à la cohabitation entre les deux, et les besoins des personnes assistant à la réunion ont primé sur tout autre logique : une preuve de solidarité intéressante, mais qui à long terme peut poser des interrogations. Cela ne pouvait marcher qu’à petite dimension, et pour le FSM il va falloir résoudre l’ensemble de la question des besoins.

Conclusion :

L’idée d’avoir tenu cette Assemblée Préparatoire a permis de pointer les éléments de vigilance principaux. En ce qui concerne l’équipe Babels il s’agit de :

  • Mieux maîtriser nous-même le choix d’hébergement (comme à Dakar)
  • La difficulté de recruter et/ou de former un nombre important d’interprètes arabophones : nous sommes déjà en train de voir comment élargir le recrutement et la formation aux pays arabophones de la grande région
  • Une coordination plus nombreuse
  • Des plannings corrects
  • Un meilleur équilibre entre « anciens » et « nouveaux »
 
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